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xiv
PREFACE.
pas dans ſes actions, viole le Droit commun de tous les Peuples. »
« Mais les Nations , ou les Etats Souverains , étant

„ des Perfonnes morales & les fujets àos obligiiti<)ns & des „ droits réfultans , en vertu du Droit Naturel , de TAde 5, d^adbciation qui a formé le Corps Politique ,- la nature „ & reffenpe de ces perfonnes morales diffèrent nécelfaire- „ ment , & à bien des égards , de la nature Se de l’aflence „ des individus phyfiques , fçavoir des hommes , qui les , compofent. Lors donc que l’on veut appliquer aux Na- ,, tions les Devoirs que la Loi Naturelle prefcrit à chîique „ homme en particulier ^& les Droits qu’elle lui attribue afin „ qu’il puifie remplir lès Devoirs ,• ces Droits & ces Devoirs „ ne pouvant être autres que la nature des fujets ne le corn- „ porte , ils doivent néceflàirement fouffrir dans l’applica- 35 tion un changement convenable à la nature des nouveaux „ fujets auxquels on les applique. On voit ainfi que le Droit „ des Gens ne demeure point en toutes chofes le même que „ le Droit Naturel, entant que celui-ci régit les adions des jj particuliers. Pourquoi donc ne le traiteroit-on pas fépa- >, rément , comme un Droit propre aux Nations ? " Convaincu moi.même de l’utilité d’un pareil Ouvrage, j’attendois avec impatience celui de M. Wolf ; & dès qu’il parut , je formai le deflein de faciliter à un plus grand nombre de Lcdeurs la connoiflance des idées lumineufes qu’il préfente. Le Traité du Philofophe de Hall fur le Droit des Gens efi ; dépendant de tous ceux du même Auteur fur la