Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[23]

qu’on inspire, que les protestations les plus tendres. Au récit qu’il me fit des obligations qu’il avoit à ce digne parent, il m’échappa de dire avec transport, « ah Monsieur ! qu’on est heureux d’avoir un tel neveu, & qu’une ame comme la vôtre est digne d’être aimée ». Il se saisit de ma main, le premier mouvement fut de la baiser avec ardeur ; mais je sentis que le respect arrêta ses levres brûlantes.

J’avalais ainsi à long traits le poison qui se glissoit dans mon cœur. Valincourt acheva ce jour entierement ma défaite. J’eus cependant assez de force pour cacher sous une décente réserve, la passion qui maitrîsoit déjà ma raison.

Cependant il falloit se séparer, mais j’avois la certitude de le voir le lendemain.