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Après un moment de réflexion, je ne disconviens pas, lui repliquai-je, que vous m’aviez rendu sensible ; je vous avoue même en rougissant que je vous… aimai… mais… il ne me laissa point achever, se jetta à mes pieds, me conjura de lui pardonner, de lui rendre toute ma tendresse ; il m’assura qu’il en étoit digne, & me tint des discours si passionnés, qu’il parvint enfin à se faire écouter.

Ne voulant cependant pas me livrer trop tôt au penchant qui m’entraînoit ; j’en retardai l’aveu, jusqu’à que j’eus de plus grandes certitudes de sa sincérité : il continua à m’en donner les preuves les plus convaincantes, & lorsque je n’eus plus lieu d’en douter, je m’abandonnai sans réserve à toute ma tendresse. Depuis ce moment j’ai régné souverainement sur son cœur, & j’ai eu le plaisir de faire du plus