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voir davantage. Je m’applaudis de ma victoire, & promis bien de maitriser une passion si blâmable.

Lorsque je le rencontrai chez mes amies, j’affectai la plus parfaite indifférence ; en vain chercha-t-il à s’expliquer, je ne l’écoutai pas, ou si je ne pouvois m’en défendre, ce fut avec tant de distraction qu’il en fût humilié.

Sa conduite changea cependant visiblement ; il devint triste, rêveur ; ce n’étoit plus cet homme léger, aimable, avide de plaire à toutes les femmes ; il évita jusqu’aux occasions qui eussent flatté son orgueil. Tous ses amis le remarquerent, & l’on ne douta plus que Villefort ne fût enfin amoureux.

Un ennui insupportable par-tout où il n’étoit pas, ne me prouvoit que trop que mon cœur pardonnoit une