suyées, par l’impolitique traité de commerce qui subsiste entr’eux et vous. C’est au moment où vous allez faire refluer dans la masse générale de la Nation, des biens qui en ont été trop long-temps isolés, que vous devez attirer en France ceux qui peuvent les acquérir. Je connois trois familles Juives qui n’attendent que le Décret de l’auguste Sénat, pour quitter l’Angleterre, et s’établir chez un peuple doux, aimable, chez un peuple qui n’a plus qu’un pas à faire pour être le plus grand, dont l’Histoire ait fait, ou puisse jamais faire mention. Mais vous ferez ce pas ; non, vous ne resterez pas en chemin, après avoir si glorieusement approché du but de la véritable grandeur.
N’imitez pas le Peuple Anglois dans son caprice ; il a porté un coup fatal à la prospérité de son pays. Henri Pelham, Ministre de George II, ayant éprouvé pendant la guerre l’utilité qu’on pouvoit retirer d’un Peuple industrieux, seconda la demande que lui firent les Juifs d’Allemagne, d’être admis en Angleterre au rang de citoyen : ce Ministre habile engagea même les Provinces où se trouvoient les manufactures en laine, d’appuyer au Parlement la pétition qu’il y présenteroit en faveur de ce projet. Les Manufacturiers con-