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c’est-à-dire un saint Jean-Baptiste, prêchant entre un lévite et un pharisien.

Rustici accepta ce travail d’autant plus volontiers qu’il lui offrait l’occasion d’entrer en concurrence avec Andrea Contucci, auquel avaient été allouées les statues de la porte qui est du côté de la Misericordia.

Il commença donc sans retard un petit modèle, et conduisit sa tâche à fin avec toute l’application que réclamait une si importante entreprise.

Son groupe fut regardé comme le mieux composé et le mieux entendu qui eût été fait jusqu’alors, et ses figures considérées isolément furent jugées parfaites, et aussi remarquables par la grâce que par l’énergie de leur expression. Les bras et les jambes sont supérieurement rendus et ne sauraient être mieux attachés. Les mains et les pieds ne laissent rien à désirer. Quant aux têtes, les paroles seraient impuissantes à donner une idée de l’élégance de leurs attitudes et de l’héroïque gravité de leur physionomie.

Tant que Giovan-Francesco fut occupé à préparer ses modèles en terre, il ne voulut admettre auprès de lui que Léonard de Vinci, qui ne le quitta point jusqu’à ce que ses moules, ses armatures eussent été achevés, et même jusqu’à ce que ses statues eussent été jetées en bronze. C’est ce qui a fait croire qu’il y avait travaillé de sa main ou au moins qu’il avait aidé Rustici de ses conseils et de son expérience ; mais on ne sait rien de certain là-dessus.

Ces statues en bronze sont les plus parfaites et