Il est à remarquer que tous les protégés du vieux Laurent de Médicis, qui étudièrent dans les jardins de ce magnifique citoyen, devinrent des artistes éminents. Ce résultat ne peut être attribué qu’à la profonde perspicacité de ce noble Mécène, qui savait à la fois discerner et récompenser les hommes de génie.
Dès sa jeunesse, le Florentin Giovan-Francesco Rustici exécuta des dessins et des maquettes en terre, qui annonçaient un véritable talent. Ses dispositions frappèrent Laurent de Médicis, et l’engagèrent à le faire entrer dans l’atelier d’Andrea del Verocchio, où déjà se trouvait le jeune Léonard de Vinci.
Après le départ d’Andrea pour Venise, et après avoir étudié la perspective et l’art de travailler le bronze et le marbre, Rustici s’attacha au Vinci, dont les compositions lui semblaient plus gracieuses et plus vigoureuses que toutes celles qu’il avait vues jusqu’alors. Par sa modestie, sa bonté, sa franchise, sa persévérance et son ardeur au travail, Rustici