montrer à ces balcons, à ces fenêtres qui s’offraient à la vue.
Malheureusement, comme l’a remarqué le judicieux Quatremère, à propos de décorations temporaires élevées par un autre San-Gallo sur la place de San-Marco à Venise, ces monuments qui auraient été comptés parmi les chefs-d’œuvre de l’art, s’ils eussent été exécutés avec les matériaux et les moyens ordinaires, après avoir brillé un moment, ont disparu sans laisser aucune trace. Il n’appartient qu’à la gravure, ajoute-t-il, de perpétuer les inventions décoratives auxquelles donnent lieu les fêtes publiques. Il y aurait à gagner plus qu’on ne pense à la conservation de ces productions éphémères de leur nature. D’abord, ce serait un moyen de transmettre d’utiles leçons et de beaux exemples à ceux qui se trouveront dans la suite chargés de semblables travaux ; puis ce serait aussi là que l’histoire de l’architecture et celle du talent particulier de l’architecte rencontreraient les meilleurs renseignements. C’est, en effet, dans ces sortes d’inventions, que, libre d’une économie qui restreint et tronque si souvent les plus beaux projets, l’artiste peut donner l’essor à son imagination. Mais, du temps des San-Gallo, la gravure n’avait pas encore pris son extension, et n’était pas arrivée au point de pouvoir devenir l’auxiliaire de l’histoire.