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Nous ne parlons ici que de ce concours de grands génies, qui suffit pour faire décerner à Florence le nom de nouvelle Athènes, et à Léon X celui de nouveau Périclès.

Cette pompe de spectacles devint ensuite familière à la ville, lorsque les Médicis, en commençant à régner sur un peuple qu’ils craignaient, se plurent, à l’exemple des Césars de Rome, à paraître populaires, en s’occupant de la prospérité publique. Ce n’était donc pas seulement à propos d’événements solennels, tels que l’élévation de Clément VII à la papauté, ou d’Alexandre et de Cosme à la dignité suprême de leur patrie ; tels que les mariages de Julien et de Laurent de Médicis, ou l’arrivée de Charles-Quint ; mais c’était encore souvent dans les temps ordinaires que l’on donnait des joutes, des mascarades, des comédies et d’autres représentations théâtrales, avec un appareil magnifique de décorations et de chars enrichis de peintures et couverts d’acteurs revêtus de costumes brillants. Dans cette multitude d’objets, qui tous exigeaient des ornements d’un goût exquis, l’industrie se perfectionnait, et, avec le nombre de peintres, on voyait s’accroître le concours de ceux qui les employaient. Aristotile, pour en revenir à lui, était toujours le plus occupé ; ses perspectives étaient recherchées dans toutes les fêtes, et ses décorations sur tous les théâtres. Le peuple, qui n’était point encore accoutumé à ces illusions d’optique, était frappé d’étonnement, et croyait que l’on pouvait monter ces degrés, pénétrer dans ces édifices, se