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péristyles et des édifices de toute espèce, pour l’ornement des théâtres et des fêtes profanes et sacrées. Un des premiers qui s’exercèrent à cette étude nouvelle fut Bastiano da San-Gallo. Comme on l’a vu dans la biographie que l’on vient de lire, il eut souvent occasion de fournir des preuves de son talent à une époque où de grandes cérémonies et des réjouissances de toute espèce se succédèrent à Florence. Les plus mémorables furent celles que l’on célébra en l’honneur de l’élection de Léon X en 1513, et celles que l’on donna à ce pontife, lorsqu’il alla visiter Florence, escorté de Raphaël, de Michel-Ange et d’autres artistes qui devaient lui prêter leurs conseils sur la façade de San-Lorenzo, et sur d’autres édifices dont il méditait l’exécution. Ce cortège ne pouvait qu’accroître la majesté des spectacles que lui offrait Florence, qui pendant ce temps devint une ville toute nouvelle. Que d’arcs de triomphe le Cranacci et le Rosso élevèrent dans les rues ! Quels temples et quelles façades San-Gallo et le Sansovino y figurèrent ! Quels tableaux furent créés par Andrea del Sarto ! Quels grotesques furent produits par le pinceau du Feltrino ! quels bas-reliefs, quelles statues, quels colosses furent formés par le ciseau du Rustici, du Bandinelli et du Sansovino lui-même ! Avec quelle pureté de goût le Ghirlandaio, le Pontormo, le Franciabigio et l’Ubertini ornèrent la demeure du chef de la chrétienté ! Nous ne parlons pas de la quantité d’artistes qui dans un autre siècle n’auraient point été confondus dans la foule, mais auraient paru au premier rang.