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grands tableaux environ, dont plusieurs ont dix brasses de dimension en tous sens. Si quelques-uns de mes élèves me secondèrent dans ce travail, ils me furent parfois moins utiles que nuisibles, en me forçant à effacer et à recommencer sur nouveaux frais ce qu’ils avaient fait. Ces tableaux représentent l’histoire de Florence depuis sa fondation jusqu’à nos jours, sa division en quartiers, les villes qu’elle a conquises, ses victoires, et enfin la guerre de Pise et celle de Sienne, l’une menée à fin en quatorze années par le gouvernement populaire, et l’autre en quatorze mois par le duc. Ces sujets, dont je parlerai au long dans le dialogue déjà mentionné[1] sont répartis sur le plafond et sur les parois à la décoration desquelles je travaille en ce moment, et qui n’ont pas moins de quatre-vingts brasses de longueur sur vingt de hauteur. Je suis entré dans tous ces détails pour montrer avec quelle ardeur je me suis dévoué à l’art, et combien j’ai de légitimes raisons pour que l’on excuse les erreurs que j’ai pu commettre.

J’ajouterai encore qu’à la même époque je fus chargé de dessiner tous les arcs de triomphe que l’on éleva à Florence à l’occasion des noces du prince don François, de présider à la mise en œuvre et à l’achèvement des décorations nécessitées par cette solennité, de faire exécuter, d’après mes dessins, dix tableaux de quatorze brasses de hauteur sur onze de largeur, renfermant les prin-

  1. Ce dialogue a été imprimé et forme un gros volume.