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faire, le duc me chargea d’exécuter plusieurs plans, et ensuite, d’après l’un de ces plans, un modèle en bois qui permît de bien apprécier la nouvelle distribution. Cette entreprise me semblait hérissée de difficultés et au-dessus de mes forces, néanmoins je commençai un immense modèle, plus pour obéir au duc que dans l’espoir de réussir. Ce modèle, par bonheur, plut beaucoup à Son Excellence qui ordonna de mettre la main à l’œuvre, de sorte que le palais fut amené peu à peu au point où il est aujourd’hui. J’ornai les huit premières nouvelles pièces qui accompagnent la grande salle de riches compartiments en stuc et d’une foule de tableaux renfermant un nombre infini de portraits. Chaque pièce porte le nom de l’un des personnages illustres de la maison de Médicis, à partir de Cosme l’Ancien. Dans l’une, on voit les actions les plus mémorables de ce grand homme et les portraits de ses meilleurs amis, de ses dévoués serviteurs et de tous ses enfants. Les autres pièces sont consacrées à Laurent l’Ancien, au pape Léon X, au pape Clément VII, au seigneur Jean de Médicis, et au duc Cosme, actuellement régnant. Dans la chapelle qui est dédiée à saint Cosme et à saint Damien, je représentai ces deux saints aux côtés d’un magnifique tableau de Raphaël d’Urbin. Les appartements de la duchesse Leonora reçurent pour sujet de décoration l’histoire de quelques-unes des femmes qui se rendirent le plus célèbres chez les Grecs, les Hébreux, les Latins et les Tosçans. Comme j’ai déjà mentionné ailleurs ces ouvrages, je n’en dirai rien ici, d’autant plus que