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paysage éclairé par la lune. J’essayai de reproduire avec une scrupuleuse exactitude les teintes argentées qui colorent ordinairement les objets sur lesquels cet astre jette sa lumière.

Je peignis ensuite une Vierge et une Piété qui furent envoyées à Raugia ; puis une Sainte Famille, que Francesco Botti emporta en Espagne.

Après avoir terminé ces ouvrages, j’allai visiter le cardinal di Monte, à Bologne, où il était légat. Je restai près de lui plusieurs jours, dont il profita pour me déterminer, par une foule de bonnes raisons, à faire une chose devant laquelle j’avais jusqu’alors toujours reculé, c’est-à-dire à me marier. Je cédai à ses instances, et, suivant son désir, j’épousai une fille de Francesco Bacci, noble citoyen d’Arezzo.

De retour à Florence, je fis une Madone, accompagnée de plusieurs figures, pour Messer Bindo Altoviti. Il me paya ce tableau cent écus d’or, et il l’emporta à Rome, où on le voit aujourd’hui dans son palais. À la même époque, j’exécutai, pour Messer Bernardetlo de’ Medici, pour Messer Bartolommeo Strada, et pour d’autres de mes amis, divers tableaux sur lesquels je ne m’appesantirai pas davantage.

Sur ces entrefaites, Gismondo Martelli vint à mourir. Il ordonna, par son testament, que l’on ornât d’un tableau renfermant la Vierge et quelques saints la chapelle que possède sa noble famille dans l’église der San-Lorenzo. Luigi et Pandolfo Martelli, et Messer Cosimo Bartoli, mes amis intimes, me