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Tu sei colei, che l’umana natura
Nobilitasti si, che il suo Fattore
Non si sdegnò di farsi tua fattura[1].

Pendant que l’on transcrivait mon livre, je fis encore, sur le maître-autel de San-Francesco de Rimini, un saint François recevant les stigmates sur le rocher de la Vernia. Afin d’éviter la monotonie qu’auraient produite le ton gris de ce rocher et les vêtements de même couleur dont il est de règle d’habiller saint François et son compagnon, je figurai le Christ et quantité de séraphins au milieu d’un soleil qui éclaire d’une manière éclatante le saint et les autres personnages, tandis que le paysage est plongé dans l’ombre. Ce tableau obtint assez de succès, et plut surtout au cardinal Capodiferro.

De Rimini j’allai à Ravenne, où je peignis dans la nouvelle église de l’abbaye de Classi, de l’ordre des Camaldules, un Christ mort étendu sur les genoux de la Vierge.

À la même époque je fis, pour différents amis, une telle quantité de dessins et de petits tableaux, qu’il me serait difficile d’en donner l’énumération, qui d’ailleurs serait peut-être fort ennuyeuse pour le lecteur.

Sur ces entrefaites, la construction de ma maison étant arrivée à sa fin, je retournai à Arezzo, et j’exécutai des dessins d’après lesquels j’avais l’intention de peindre, pendant l’été, le salon, trois chambres

  1. Dante Alighieri, Paradiso, cant. ultim.