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vastes toiles destinées à servir de volets à l’orgue du palais épiscopal. À l’extérieur des volets, je représentai cinq bienheureux patrons de la ville, et à l’intérieur, la Nativité du Christ, et le roi David chantant en s’accompagnant sur son psaltérion : Dominus dixit ad me, etc. Je m’occupai également des vingt-quatre tableaux de la sacristie de San-Giovanni-Carbonaro et de quelques autres que j’envoyai à Naples à Messer Tommaso Cambi. Je peignis ensuite cinq sujets de la Passion du Christ pour Raffaelio Acciaiuoli, qui les emporta en Espagne.

La même année, le cardinal Farnèse résolut de faire décorer la salle de la chancellerie dans le palais de San-Giorgio. Monsignor Giovio, voulant que cette entreprise me fût confiée, me chargea d’exécuter divers dessins, mais ils ne furent pas mis en œuvre. Néanmoins le cardinal m’ordonna de peindre à fresque avec toute la célérité imaginable, dans un espace de temps déterminé, cette salle, qui a un peu plus de cent palmes de longueur, cinquante de largeur et de hauteur. Chaque bout de la salle est occupé par un immense tableau. Quant aux parois latérales, l’une fut ornée de deux tableaux ; mais il ne put en être de même pour l’autre paroi à cause des fenêtres dont elle est percée. Afin de ne pas imiter les artistes qui jusqu’alors avaient l’habitude d’accompagner leurs fresques d’un soubassement, je figurai, à partir du sol au-dessous de chacun de mes sujets, un escalier sur lequel je plaçai des personnages qui allaient insensiblement se mêler à