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demeurai presque seul, et que je fus forcé de laisser de côté les loges de Pozzuolo, et d’emport^er à Rome, pour les achever, vingt-quatre tableaux, dont les sujets étaient tirés de l’Ancien Testament et de l’histoire de saint Jean-Baptiste. Je les envoyai de Rome à Naples, où ils furent placés dans la sacristie de San-Giovanni-Carbonaro, au-dessus d’armoires de noyer construites d’après mes dessins. Peu de temps auparavant, j’avais peint, dans une chapelle du même couvent, située hors de l’église, un Crucifix entouré d’un riche encadrement en stuc, à la demande de Seripando, général de l’ordre des Augustins, et plus tard cardinal. J’avais aussi exécuté à fresque, au milieu des escaliers du couvent, un saint Jean Evangéliste, contemplant la Vierge couronnée de douze étoiles. Je peignis encore à Naples, pour Messer Tommaso Cambi, marchand florentin, et mon intime ami, sur les quatre parois d’une salie de sa maison, les saisons de l’année, et les Songes et le Sommeil sur une terrasse ornée d’une fontaine ; puis, pour le duc de Gravina, une Adoration des Mages qu’il emporta dans ses états ; et, pour Orsanca, secrétaire du vice-roi, un Crucifix accompagné de cinq figures et divers tableaux.

La fuite de mes auxiliaires me détermina à retourner à Rome, malgré l’amitié que les seigneurs napolitains me témoignaient, et les profits considérables que je recevais de mes travaux dont le nombre augmentait chaque jour. Dés que je fus arrivé à Rome, je peignis à l’huile pour le seigneur Ranuccio Farnese, alors archevêque de Naples, quatre