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raissant à Abraham dans la vallée de Mambré ; le second, le Christ dans la maison de Marthe et de Marie ; et le troisième, saint Grégoire à table avec douze pauvres, parmi lesquels il reconnaît Notre Seigneur. Dans ce dernier tableau, je représentai saint Grégoire servi par des moines blancs, afm de pouvoir y introduire des religieux du couvent de San-Michele-in-Bosco, suivant le désir de ces bons pères. La figure de saint Grégoire offre le portrait du pape Clément VII Parmi les ambassadeurs, les princes et les autres personnages qui l’entourent, je plaçai le duc Alexandre de Médicis, en mémoire des bienfaits dont il m’avait accablé ; et, parmi ceux qui servent les pauvres, l’économe et le sommelier du couvent, et de plus l’abbé Serraglio, le général don Cipriano, de Vérone, et le Bentivoglio. Je fis, d’après nature, les vêtements du pape, en ayant soin de rendre avec exactitude les velours, les damas et les étoffes d’or et de soie. Cristofano Gherardi, comme je l’ai noté dans sa biographie, se chargea de peindre la table, les mets, les vases, les animaux et les autres accessoires. Dans le tableau du Christ chez Marthe et Marie, je traitai les têtes, les draperies et les détails d’architecture, d’une tout autre manière que dans le premier. Je m’efforçai de mettre en saillie, autant que possible, la bienveillance que témoigne le Christ à Marie, et l’empressement de Marthe à préparer le repas, tout en se plaignant de ce que sa sœur Marie ne l’aide point dans l’embarras où elle se trouve. Quant aux trois anges qui apparaissent à Abraham, je les représen-