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tableau, où je déployai tous mes efforts et tout mon savoir. Il obtint de nombreux éloges, bien que ma main eût été loin de répondre à mon désir de bien faire. Messer Fausto Sabeo, bibliothécaire de Sa Sainteté, et d’autres écrivains, composèrent, en l’honneur de cette peinture, des vers latins qui leur furent probablement inspirés moins par sa beauté que par l’amitié qu’ils me portaient. Lorsque j’eus terminé cet ouvrage, je peignis à fresque, par l’ordre des Camaldules, au-dessus de la porte de l’église, une Vue de leur ermitage, et d’un côté saint Romuald, avec un doge de Venise, et de l’autre côté la Vision qui détermina ce saint homme à bâtir son ermitage. Après l’achèvement de ce travail, je quittai les Camaldules, en m’engageant à revenir l’été suivant pour faire le tableau du maître-autel.

Sur ces entrefaites, don Miniato Pitti, qui alors était inspecteur de la congrégation de Monte-Oliveto, ayant vu îe tableau du Monte-Sansovino et les peintures des Camaldules, conseilla à don Filippo Serraglio, abbé de San-Michele-in-Bosco, à Bologne, de me confier le soin de décorer le réfectoire de son monastère. J’allai donc à Bologne, et j’acceptai cette entreprise, malgré son importance ; mais, avant de me mettre à l’œuvre, je voulus examiner les plus célèbres productions des maîtres nationaux ou étrangers que possédait la ville. Je divisai en trois compartiments la paroi qui se trouve à j’extrémité du réfectoire. Le premier de ces compartiments contient les trois Anges appa-