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Grâce à ses progrès dans l’art de la perspective, il fut employé dans une foule de fêtes célébrées par des gentilshommes, qui profitaient de la tranquillité dont on jouissait alors à Florence pour se livrer à ces divertissements.

Il fit avec Andrea del Sarto une très-belle décoration pour la charmante comédie de la Mandragola, que la confrérie della Cazzuola devait jouer dans la maison de Bernardino di Giordano (1).

Peu de temps après Aristotile exécuta pour une comédie du même auteur (2), chez le tuilier Jacopo, à côté de la porte San-Friano, des décorations qui furent très-admirées, surtout par les seigneurs Alexandre et Hippolyte de Médicis, qui se trouvaient à Florence avec le cardinal Silvio Passerini de Cortona, leur gouverneur.

Notre artiste acquit dans ce genre d’ouvrages une telle renommée, qu’il ne cessa plus d’en faire sa principale occupation. Quelques personnes assurent même qu’il fut surnommé Aristote, parce qu’il était allé aussi loin dans l’art de la perspective qu’Aristote dans la science de la philosophie.

À la paix et au bonheur qui régnaient à Florence, succédèrent, l’an 1527, la guerre et la désolation. Les Médicis furent chassés, et la ville eut à subir un siège et les ravages de la peste.

Tant que durèrent ces calamités, Aristotile, comme les autres artistes, se tint renfermé dans sa maison.

Enfin, le duc Alexandre ayant ressaisi les rênes du gouvernement de Florence, et le bon ordre ayant commencé à se rétablir, la confrérie des Fanciulli