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sion du couronnement de l’empereur Charles-Quint. Comme je dessinais avec habileté, j’aurais pu trouver assez de travail à Bologne pour m’y fixer ; mais entraîné parle désir de revoir ma famille, je profitai d’une occasion favorable qui s’offrit à moi pour aller à Arezzo. Mon oncle, don Antonio, y avait si bien dirigé mes affaires, que je pus me livrer tranquillement à l’étude du dessin et faire quelques petits tableaux à l’huile. Sur ces entrefaites, je fus appelé auprès de don Miniato Pitti qui venait d’être élu abbé ou prieur du monastère de Santa-Anna, de l’ordre de Monte-Oliveto. Il me confia, ainsi que l’Albenga général du meme ordre, différents travaux que je conduisis à fin. Don Miniato ayant été ensuite nommé abbé de San-Bernardo d’Arezzo, je lui peignis, à l’huile. Job et Moïse sur la balustrade de l’orgue de son église. Ces figures obtinrent l’approbation des religieux, qui me chargèrent de représenter le Père Éternel, les quatre Évangélistes et quelques personnages grands comme nature, sur la voûte et les parois d’un portique qui est devant l’entrée principale de leur église. Cet ouvrage, assurément, renferme bien des défauts qu’aurait évités un maître consommé ; mais j’y déployai tous mes efforts, et les religieux, que ma jeunesse et mon inexpérience rendaient sans doute indulgents, n’en parurent pas mécontents.

À peine avais-je terminé ce travail, que le cardinal Hippolyte de Médicis, comme je l’ai dit dans la biographie du Salviati, traversa Arezzo, et m’emmena à Rome où il me donna toutes les facilités néces-