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endroits de ce livre, j’ai donné sur ma famille, sur ma naissance[1] sur mon enfance et sur les soins que mon père Antonio prit de mon éducation, des détails qu’il est inutile de répéter ici. Je rappellerai cependant, qu’après avoir dessiné dans mes premières années toutes les bonnes peintures que renferment les églises d’Arezzo, les principes de l’art me forent enseignés avec méthode par le Français Guillaume de Marseille, duquel nous avons écrit la vie.

L’an 1524, Silvio Passerini, cardinal de Cortona, me conduisit à Florence où j’étudiai le dessin sous la direction de Michel-Ange, d’Andrea del Sarto et de plusieurs autres artistes. Mais, l’an 1527, les Médicis et en particulier Alexandre et Hippolyte, mes protecteurs, ayant été expulsés de Florence, je fus ramené par don Antonio, mon oncle paternel, à Arezzo où mon père était mort de la peste peu de temps auparavant. Tant que dura le fléau, mon oncle, craignant que je n’en fusse victime, me tint loin de la ville. Alors, pour ne point rester oisif, je parcourus les environs et je me hasardai à peindre des fresques pour les paysans, bien que je n’eusse encore presque jamais touché un pinceau. Ces essais me montrèrent que, pour se fortifier et acquérir de l’expérience, il n’y a rien de tel que de s’exercer à voler de ses propres ailes.

L’an 1528, la peste ayant disparu, mon premier ouvrage fut un petit tableau qui est aujourd’hui

  1. Vasari naquit en 1512, et mourut en 1574.