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ments, des attitudes et de la structure de ces figures que Michel-Ange s’était plu à représenter sous les aspects les plus difficiles à rendre. La gravité sententieuse et magistrale avec laquelle Bastiano débitait ses dissertations lui valut le surnom d’Aristotile (Aristote), qui lui convenait d’autant mieux que sa tête ressemblait beaucoup à un portrait antique de cet illustre philosophe.

Lorsque le carton de Michel-Ange eut été détruit, Bastiano conserva, avec un soin jaloux, le dessin qu’il en avait fait ; car non-seulement il ne consentit jamais à le vendre à aucun prix, ni à le laisser copier, mais encore il ne le montrait à ses plus chers amis que rarement et par une faveur toute spéciale.

L’an 1542, sur le conseil de Giorgio Vasari, il peignit d’après ce dessin un tableau à l’huile et en clair-obscur, qu’il envoya, par l’entremise de monsignor Giovio, au roi François Ier qui le récompensa richement.

Dès sa jeunesse, Aristotile, comme ses oncles Giuliano et Antonio, déploya de remarquables dispositions pour l’architecture. Il fut grandement aidé, dans l’étude des édifices antiques et de la perspective, par un de ses frères nommé Giovan-Francesco, qui était employé, en qualité d’architecte, aux travaux de la basilique de Saint-Pierre par le provéditeur Giuliano Leni.

Giovan-Francesco attira Aristotile à Rome, où il se servit de lui pour tenir les comptes d’une importante exploitation de matériaux de construction, qui