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palais Pitti, à Florence, récompensa richement Vincenzio, et le chargea, peu de temps après, de traduire en figures de marbre colossales les Travaux d’Hercule. Déjà Vincenzio a terminé la Mort de Cacus et le combat avec le Centaure. On espère que Vincenzio, dont le génie égale le profond jugement, conduira à bonne fin cette vaste et laborieuse entreprise.

Ilarione Ruspoli, jeune citoyen florentin, cultive avec succès la sculpture, sous la direction de Vincenzio. Les statues qu’il a exécutées, à l’occasion des obsèques de Michel-Ange et des noces du duc, témoignent qu’il n’est ni moins savant dessinateur, ni moins bon praticien que ses collègues de l’Académie.

Francesco Camilliani, sculpteur et académicien florentin, fut le disciple de Baccio Bandinelli. Après avoir montré son habileté dans maints ouvrages de sculpture, il consacra quinze années de sa vie à construire des fontaines et à les enrichir de ses statues. La fontaine la plus étonnante qu’on lui doive est celle qui est à Florence, dans le jardin du señor Don Luis de Tolède. Elle est décorée de figures d’hommes et d’animaux d’une variété extraordinaire et d’une somptuosité vraiment royale. Parmi les statues que Camilliani a laissées dans ce jardin, celles de l’Arno et du Mugnone sont d’une souveraine beauté, et particulièrement la dernière, qui peut, sans désavantage, soutenir la comparaison avec les productions des maîtres les plus éminents. En somme, le jardin du señor Don Luis de Tolède