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tingués de notre Académie. Les ouvrages pleins de sentiment, de hardiesse, d’élégance et de bon goût qu’il a faits pour les obsèques de Michel-Ange, les noces de Son Altesse, et pour divers de ses amis, lui ont valu une réputation qu’il saura certainement augmenter par des productions dont sa patrie pourra s’enorgueillir autant que de celles de tout autre peintre.

Santi di Tito est un des jeunes peintres les plus habiles de l’Académie. Après avoir étudié plusieurs années à Rome, il est venu se fixer à Florence, qu’il regarde comme sa patrie, bien que sa famille soit de Borgo-San-Sepolcro. Lors des obsèques du Buonarroti et des noces de la sérénissime princesse, Santi di Tito exécuta plusieurs belles peintures ; mais il déploya, sans contredit, plus de talent, lorsqu’il représenta, en clair-obscur, avec un soin incroyable, sur d’immenses toiles, des sujets tirés de l’histoire des hommes célèbres de la maison Orsina. Ces grisailles étaient destinées à orner le théâtre que l’illustrissime signor Paolo Giordano Orsino, duc de Bracciano, fit construire, à l’occasion des mêmes noces, sur la place de San-Lorenzo. On se rendra encore mieux compte du mérite de Santi di Tito, en voyant les deux tableaux qu’il a laissés, l’un à Ognissanti, et l’autre dans la chapelle des Guardi, à San-Giuseppo, derrière Santa-Groce. Le premier renferme la Vierge, saint Jérôme et d’autres saints, et le second, la Nativité du Christ. Dans cette dernière composition, on remarque plusieurs portraits d’après nature. Santi di Tito a, en outre,