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Flamand Frédéric (Zustris), fils de Lambert d’Amsterdam, et gendre du padouan Cartaro, est un de ceux qui ont fait le plus d’honneur à notre académie lors des obsèques de Michel-Ange et des noces de Son Altesse. On remarque dans ses tableaux à l’huile, grands et petits, l’élévation du style, la correction du dessin et l’entente de la composition. Si déjà il a su acquérir de la gloire, il n’est pas douteux qu’il en acquerra encore davantage ; car il travaille avec une rare assiduité à Florence, sa patrie d’élection, où les jeunes gens ne manquent jamais de rivaux qui stimulent activement leur ardeur.

Bernardo Timante Buontalenti a aussi donné des preuves d’un beau génie et d’une fécondité extraordinaire. Il étudia, dans sa jeunesse, les éléments de la peinture sous la direction du Vasari. Ses progrès ont été si rapides, que déjà depuis maintes années il est employé au service de l’illustrissime seigneur don François de Médicis, prince de Florence. Il a fait pour Son Excellence une foule de portraits et de petits sujets en miniature dans le genre de don Giulio Clovio. Pour le même prince, il a construit un cabinet décoré de compartiments d’ébène et de colonnes de lapis, d’héliotrope et de jaspe d’Orient, enrichies de bases et de chapiteaux d’argent ciselés. Des joyaux, des ornements d’argent, des figurines et des miniatures précieuses ajoutent à la beauté de ce cabinet. Entre des Termes accouplés sont des statuettes d’or et d’argent séparées par des compartiments d’agate, de jaspe, d’héliotrope, de sardoine,