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du Bronzino. Après la mort du Pontormo, il passa quelque temps à Rome où, grâce à son ardeur pour l’étude, il acquit une rare habileté, comme le témoignent les nombreux ouvrages qu’il a faits pour le très-révérend don Vincenzio Borghini, par lequel il fut puissamment protégé, ainsi que Francesco da Poppi, jeune académicien de grande espérance qui s’est brillamment distingué lors des noces de Son Altesse. Battista a été employé pendant plus de deux ans par Vasari à décorer le palais ducal de Florence où les nombreux rivaux qu’il y a rencontrés n’ont pas été sans exercer une heureuse influence sur son talent : aussi n’est-il aujourd’hui inférieur à aucun de nos jeunes académiciens. Battista a le travail prompt et facile ; précieuse qualité que l’on ne saurait trop apprécier. Il a laissé dans une chapelle de l’abbaye des Moines noirs de Florence un Portement de croix où l’on remarque une foule de bonnes figures. Il est actuellement occupé à d’autres ouvrages qui lui vaudront une éclatante réputation.

De tous les artistes que nous venons de passer en revue, aucun ne l’emporte en génie, en talent et en mérite, sur Maso Manzuoli, dit Maso da San-Friano, jeune peintre âgé de trente ou de trente-deux ans environ. Maso eut pour maître l’académicien Pierfrancesco, fils de Jacopo di Sandro, dont nous avons parlé ailleurs. Il a montré ce qu’il sait et ce que l’on doit attendre de lui dans maintes peintures, et tout dernièrement encore dans deux tableaux qui se distinguent par la richesse de l’in-