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porte, on voit Moïse guérissant les Hébreux de la morsure des serpents ; sur la paroi qui est percée d’une fenêtre, les Hébreux recueillant la manne dans le désert ; et enfin, sur la troisième paroi, la submersion de Pharaon dans la mer Rouge.

Ces fresques furent exécutées avec tout le soin imaginable. Le Bronzino orna l’autel d’un Christ mort, soutenu par la Vierge ; mais le duc Cosme envoya ce tableau, comme une chose précieuse, à Granvelle, le plus grand personnage qu’il y eut alors auprès de l’empereur Charles-Quint. Le Bronzino reproduisit aussitôt le même sujet, et le mit sur l’autel, entre un ange Gabriel et une Vierge recevant l’annonce de sa mission divine. Ces deux derniers tableaux remplacèrent un saint Jean-Baptiste et un saint Cosme, que la duchesse ordonna de transporter dans sa galerie, lorsque l’on enleva le Christ mort. Le seigneur duc, ayant vu que le Bronzino avait un talent tout particulier pour peindre d’après nature, se fit représenter par lui, couvert d’une armure blanche, et la main posée sur un casque. Il lui demanda aussi le portrait de la duchesse, sa femme, et celui de son fils, don Francesco, prince de Florence. À peu de temps de là, le Bronzino exécuta un second portrait de la duchesse, qu’il représenta auprès du signor don Giovanni, son fils. Il peignit, en outre, la jeune Bia, fille naturelle du duc, et tous ses autres enfants, la belle signora donna Maria, le prince don Francesco, le signor don Giovanni, don Garzia et don Ernando. Tous ces portraits sont dans la galerie de Son Excellence, ainsi que