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dent qu’il eut devant les yeux un cadavre crucifié.

À San-Casciano, villa qui appartient à Matteo Strozzi, le Bronzino représenta à fresque, dans un tabernacle, une Piété et plusieurs anges.

Pour Filippo d’Averardo Salviati, il fit en petit une Nativité du Christ d’une beauté sans égale, comme chacun a pu en juger par la gravure qui en a été publiée[1] ; et pour Maestro Francesco Montevarchi, savant physicien, une Madone et plusieurs petits tableaux très-gracieux. Le Bronzino aida, comme nous l’avons dit ailleurs, le Pontormo, son maître, à décorer la villa Careggi, et figura, dans les pendentifs, la Fortune, la Renommée, la Paix, la Justice, la Prudence et quelques enfants.

Lorsque le duc Cosme eut succédé au duc Alexandre, le Bronzino aida encore le Pontormo à peindre la loggia de Castello. Lors des noces de l’illustrissime doña Leonora de Tolède, il fit deux tableaux en clair-obscur dans la cour du palais Médicis, et orna le piédestal du cheval du Tribolo de divers sujets tirés de la vie du seigneur Jean de Médicis. Ces peintures dévoilèrent le talent de notre artiste au duc, qui le chargea de décorer, dans le palais ducal, une petite chapelle destinée à la noble duchesse. Sur la voûte de cette chapelle, le Bronzino représenta quelques Enfants, avec saint François, saint Jérôme, saint Michel, ange, et saint Jean ; et sur trois des parois, trois sujets empruntés à l’histoire de Moïse. Sur la paroi où se trouve la

  1. Cette gravure a été exécutée par Giorgio de Mantoue.