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sont aussi sveltes et aussi élancés, mais plus énergiquement mouvementés ; son exécution est plus précise, quoique moins détaillée ; quant à l’ordonnance des groupes, il observe une rigide symétrie, et il n’admet ordinairement que les acteurs indispensables. En revanche, il cherche à épuiser la partie historique de ses sujets, et, dans presque toutes ses œuvres, il aime à représenter épisodiquement les événements qui précèdent ou qui suivent l’action principale. Mais toujours l’harmonie morale la plus élevée est là pour remédier à ce désordre apparent. L’austérité de son esprit se révèle surtout dans la conception et le coloris des paysages. Si les paysages de Jean van Eyck resplendissent d’un éclat printanier, ceux de Hemling réfléchissent la maturité de l’été ; la verdure y est plus sombre, les arbres y sont plus touffus, les ombres plus vigoureuses et les masses de lumière plus grandes et plus calmes.

Parmi les derniers peintres qui se rattachent plus ou moins étroitement à l’école de van Eyck, nous citerons Rogier van der Weyde, de Bruxelles ; Quintin Messys, le célèbre forgeron d’Anvers ; et Bartholomé van Bruyn.

Les maîtres qui leur succédèrent parurent au moment où la peinture italienne enfantait ses chefs-d’œuvre. Mais leurs productions et celles des Italiens ne diffèrent pas seulement sous le rapport de la direction particulière, de l’intention et de la disposition individuelles, mais encore sous celui de la solution satisfaisante des sujets. Une longue et riche série d’œuvres parfaitement belles naquit sur le sol