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de Ziricksee, étaient occupés à Séville, et Jean Flores à Placencia et à Madrid. Ces maîtres et les tableaux envoyés par leurs compatriotes durent, on le comprend, contribuer, de la manière la plus puissante, au développement de l’art espagnol, qui, dans le XVIIe siècle seulement, atteignit l’âge de majorité, et parla sa propre langue.

Mais ce fut dans sa patrie que Jean van Eyck exerça l’influence la plus souveraine et la plus incontestée. Il y créa une nombreuse école qui se répandit dans toutes les provinces des Pays-Bas, et qui, pendant longtemps, conserva la plus entière déférence pour ses principes.

Les successeurs immédiats de Jean van Eyck furent Roger de Bruges, Hugo van der Goes, Peter Cristophsen, Albert van Ouwater, fondateur de l’école de Harlem, et Hans Hemling, le plus considérable et le plus original de tous ses élèves et imitateurs.

Hemling, après une jeunesse fort agitée, se fit soldat. À la suite d’une blessure, il entra à l’hospice Saint-Jean, de Bruges, dont le régime lui plut, au point qu’il y prolongea sa convalescence pendant six ans. Des portraits, une Adoration des Mages, l’admirable châsse de sainte Ursule, et le Mariage mystique de sainte Catherine, si justement célèbre, furent le prix des bons soins qu’on lui prodiguait.

Les tableaux de Hemling, reproduisent d’une manière singulièrement austère, le style de van Eyck. Il donne, en général, à ses têtes, moins de grâce, mais plus d’accent et de noblesse ; les personnages