Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses échafaudages et commença des cartons, mais sans jamais les mettre en œuvre ; cela ne serait probablement pas arrivé s’il avait eu auprès de lui le Bronzino, qui alors travaillait à l’Imperiale, dans les états du duc d’Urbin, non loin de Pesaro. Le Bronzino, malgré les sollicitations réitérées du Pontormo, ne pouvait partir aussitôt qu’il l’aurait désiré, parce que le prince Guidobaldo, ravi de la beauté d’un Cupidon nu dont ce jeune artiste avait orné une des voussures de l’Imperiale, voulut être peint par lui. Comme Guidobaldo tenait à être représenté revêtu d’une armure qu’il attendait de Lombardie, le Bronzino fut forcé de retarder son départ, et pour utiliser ce temps de décorer un clavecin. Enfin il exécuta le portrait du prince Guidobaldo avec un rare talent, puis il alla trouver le Pontormo ; mais ce dernier, en dépit des instances du magnifique Octavien et du duc Alexandre, ne se décida jamais à faire pour la salle de Poggio-a-Caiano autre chose que des cartons dont la plupart sont aujourd’hui chez Lodovico Capponi. L’un de ces cartons renferme Hercule étouffant Antée ; un autre, Vénus et Adonis, et un troisième, des personnages nus jouant au ballon.

Sur ces entrefaites, Alfonso Davalos, marquis del Vasto, obtint, grâce à la recommandation de Fra Niccolò délla Magna, que Michel-Ange lui dessinât un Christ apparaissant à la Madeleine. Il ne négligea rien ensuite pour que le Pontormo reproduisît ce carton en peinture, car le Buonarroti lui avait dit que personne n’était capable de s’acquitter de cette