et n’offre que le résultat du développement artistique de plusieurs générations.
Il est donc du plus haut intérêt d’étudier les rapports que van Eyck a eus avec ses prédécesseurs. Goethe, dans son journal intitulé l’Art et l’antiquité sur les bords du Rhin et du Mein, et d’autres critiques très-estimés ont prétendu trop légèrement, selon nous, que les van Eyck avaient reçu directement l’initiation de l’ancienne école de Cologne. Cette assertion les a conduits ensuite tout droit à dire que la peinture flamande et hollandaise de l’époque antérieure à celle de van Eyck a présenté absolument le même caractère que la peinture allemande du pays voisin de Cologne. Les arts, dans ces contrées, comme dans toute l’Europe, à l’exception de l’empire grec, ont affecté, à la vérité, le même caractère et la même technique pendant les premiers siècles du moyen âge ; mais les tableaux de l’école de Cologne du XIVe siècle, constamment soumis au principe ogival, diffèrent essentiellement des ouvrages de van Eyck, qui sont basés sur une imitation plus expresse de la nature. Les premiers sont en outre tellement inférieurs aux seconds, sous le rapport de l’exécution matérielle, qu’on est irrésistiblement amené à supposer aux initiateurs du célèbre Flamand une technique et des principes plus avancés que ceux des anciens maîtres de Cologne.
Ce n’est, du reste, qu’en remontant à l’origine d’un art qu’on peut espérer d’arriver à démêler les véritables principes qui ont présidé à son dévelop-