quers néerlandais témoignent, en effet, que partout, dans ces provinces, les apôtres de la foi nouvelle et les princes se plaisaient à encourager et à protéger les peintres, et que les palais, les églises, les monastères et, en un mot, tous les édifices publics étaient abondamment pourvus de tableaux.
Ces renseignements, à coup sûr, ne sont pas destinés à jeter une bien vive lueur sur les commencements des écoles jumelles de Flandre et de Hollande. Mais, sans avoir recours à eux, il est facile au moins d’établir par voie d’induction que, durant le moyen âge, l’art eut ses foyers dans les Pays-Bas tout aussi bien que dans les autres contrées occidentales.
Si, comme personne ne l’ignore, la peinture a été exercée en France dès le VIe siècle, et en Allemagne dès le IXe siècle, n’a-t-elle pas dû nécessairement être pratiquée aussi vers les mêmes temps dans les Pays-Bas qui touchent aux frontières de la France et de l’Allemagne ? Comment supposer le contraire, surtout quand on songe que la Flandre et le Brabant, grâce au commerce et à l’industrie, devancèrent leurs voisines dans les autres branches de la civilisation ; que le christianisme s’y introduisit plus tôt et y fit naître une foule de couvents et d’églises qui là, comme ailleurs, furent le berceau de l’art moderne ? Du reste, le savant Fiorillo, qui put mettre à contribution les richesses bibliographiques de Gœttingue, ne nous apprend-il pas que, vers l’an 745, les religieuses d’un couvent flamand de l’ordre de saint Benoît consacraient leurs loisirs à l’étude de la peinture ; que les carmes de la ville de Harlem,