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saint Benoît et d’autres saints. Sur le gradin de ce tableau, qui lui fut commandé par le capitaine du palais, il représenta la Seigneurie de Florence marchant en procession avec un nombreux cortège de trompettes, de fifres, de massiers, d’huissiers et de hoquetons.

Sur ces entrefaites, Alexandre et Hippolyte de Médicis furent envoyés à Florence sous la garde du cardinal Silvio Passerini, par le pape Clément VII qui les avait recommandés chaudement au magnifique Octavien ; ce dernier demanda les portraits de ces jeunes princes au Pontormo, qui les fit très ressemblants, tout en ne s’écartant guère de sa manière allemande. Il peignit Hippolyte accompagné de son chien favori nommé Bodon, que l’on croirait vivant. On lui doit également le portrait de l’évêque Ardinghelli, qui plus tard fut créé cardinal. Il représenta ensuite dans une niche de la maison de Filippo del Migliore, son intime ami, une Pomone où il parut vouloir commencer à renoncer en partie à sa manière allemande.

Gio. Batista della Palla qui, si l’on s’en souvient, n’avait pu s’emparer des tableaux que le Pontormo avait faits pour Borgherini, résolut de ne rien épargner pour envoyer au roi François quelques ouvrages de la main de notre artiste dont il voyait chaque jour la réputation s’accroître ; enfin il obtint de lui une Résurrection de Lazare. Ce fut une des meilleures productions du Pontormo. Toutes les tètes y sont d’une rare beauté ; quant au Lazare, il ne saurait être plus étonnant : son corps est revenu