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porte au tombeau, la Vierge évanouie et les autres Maries. Ces personnages, bien inférieurs à ceux de la voûte, tant pour l’agencement que pour le coloris, montrent que Jacopo était continuellement à la recherche des méthodes nouvelles, sans savoir jamais s’arrêter à aucune. Sur la muraille percée d’une fenêtre, il peignit à fresque, d’un côté la Vierge, et de l’autre côté l’Ange qui lui annonce sa mission divine. Ces figures offrent encore une preuve de l'inquiétude et des caprices qui sans relâche tourmentaient Jacopo. Pendant les trois années qu’il passa à ce travail, il ne souffrit jamais, afin d’agir à sa guise, que personne, sans même excepter Lodovico Capponi, entrât dans la chapelle ; il se priva ainsi volontairement des conseils de ses amis, de sorte que son ouvrage causa un triste étonnement lorsqu’il le livra aux regards du public. Il fit, dans la même manière, une Madone pour la chambre de Lodovico Capponi, et le portrait de la fille de ce gentilhomme qu’il représenta sous la figure de sainte Marie-Madeleine.

Près du monastère de Boldrone, à deux milles de Florence, Jacopo peignit dans un tabernacle le Sauveur crucifié, la Vierge, saint Jean l’Évangéliste, saint Augustin et saint Julien. Jacopo était encore fort épris de la manière allemande lorsqu’il entreprit cette fresque, aussi est-elle assez semblable à celles de la Chartreuse ; nous en dirons autant d’un tableau que possèdent les religieuses de Santa-Anna, près de la porte de San-Friano (3) et où l’on voit la Vierge avec l’Enfant Jésus, sainte Anne, saint Pierre,