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soutient le parallèle avec ce que San-Micheli a produit de plus beau en ce genre.

Lorsque l’art de l’architecture et le savoir de la construction sont réunis, comme ils l’étaient au XVIe siècle, on ne s’étonne point que des édifices de simple nécessité concourent à l’embellissement comme aux besoins des villes. Galeazzo Alessi nous en a fourni un exemple dans les greniers publics qu’il construisit à Gênes. On le donne pour l’auteur du plan de ce grand ensemble, qui se compose de quatre corps de bâtiments isolés, mais qui se joignent par un vestibule commun et central, assez spacieux pour que les voitures puissent s’y rencontrer de toutes parts sans aucun embarras. On trouve à louer ici, outre les dispositions ingénieuses de l’intérieur, et les soins pris pour la conservation des grains, l’ordonnance dorique appliquée à décorer un édifice que partout ailleurs on croirait devoir abandonner aux pratiques routinières d’un entrepreneur de bâtiments.

Si l’on se proposait de donner meme une courte notice de chacun des édifices, des palais de ville et de campagne dont Galeazzo Aiessi a embelli Gênes et ses environs, il faudrait faire d’un simple article biographique un long ouvrage. Nous choisirons, pour donner l’idée de son talent, ou pour mieux dire, car il n’y a point de choix à faire, nous prendrons au hasard parmi ses édifices ceux qui se prêteront à une plus courte description.

La strada Nuova, comme on l’a déjà dit, pourrait passer pour être, dans la magnifique série des