l’époque où la ville de Gênes voulut donner l’exemple, peut-être unique dans l’histoire moderne, d’une grande ville qui se rebâtit en entier.
« Jalouse de la gloire qu’elle s’était acquise (dit M. Gauthier, dans son introduction à l’ouvrage des principaux édifices de Gênes), cette ville voulut confier aux beaux-arts le soin de la transmettre à la postérité. Elle attira dans ses murs les artistes de tous les pays que la renommée lui désignait. Ce fut alors que s’établit cette belle rivalité de talents, auxquels la ville de Gênes dut sa splendeur. C’est là que les architectes ont pu donner un libre essor à leur génie. Aussi, presque partout ils ont fait preuve de la plus rare intelligence, et ils sont parce venus à faire oublier jusqu’aux difficultés quel’irrégularité des terrains leur donnait à combattre. » L’époque de ce changement fut heureusement celle où chaque ville voyait, sous la direction des plus grands maîtres, se renouveler le goût et les conceptions de l’art des anciens. Tout le monde connaît les noms de ces rénovateurs de l’architecture à Rome, à Florence, à Vérone, à Venise. Ce furent les chefs d’école, et c’est sur eux que la postérité a concentré son admiration. Cependant ils eurent de nombreux élèves, et parmi eux des rivaux, dont on a depuis confondu les ouvrages avec ceux de leurs maîtres. Beaucoup de ceux-ci se trouvèrent appelés à Gênes, et l’on compte parmi eux, quoique dans le second ordre, des hommes d’un très-grand mérite, tels qu’Andrea Vannone, Bartolomeo Bianco, Rocco Pennone, Pellegrino Tibaldi, etc.