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mais dont nous emprunterons les principaux traits à un historien plein d’érudition, de tact et de jugement, qui, plus d’une fois déjà, nous a servi de guide dans le cours de cet ouvrage.

« Les principales villes de l’Italie, dit l’écrivain sur lequel nous nous appuyons en ce moment, ont eu cela de favorable pour l’architecture, que chacune, par ses localités, par la diversité de ses sites et des causes qui ont modifié ses besoins, offrit à l’art de bâtir et au génie de l’architecte des développements particuliers. En effet, l’Italie présente aujourd’hui au curieux comme à l’artiste une collection, un cours complet de toutes les variétés de goût, de toutes les inspirations que l’art peut désirer pour tous les emplois possibles, depuis ce qu’il y a de plus solide, de plus massif et de plus grandement simple en construction, jusqu’à ce qu’on peut concevoir de plus varié, de plus riche, de plus pompeusement théâtral en décoration. La ville de Gênes était préparée, par la nature de sa position et de ses matériaux, à devenir le plus rare modèle de ce que la réalité peut faire en ce dernier genre. De tout temps, sa situation, singulièrement pittoresque, au fond d’un golfe, d’où elle domine la mer, et sur le penchant de la montagne qui en fait un amphithéâtre naturel, avait donné à la position de ses masses de bâtiments une richesse d’aspect qui appelait celle de l’art.

Ce fut vers le commencement du XVIe siècle que Gênes commença à prendre une face nouvelle. Cette ville, resserrée comme elle l’est, ne pouvant s’é-