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de belles et fidèles reproductions des originaux.

Milan a vu mourir cette année un de ses sculpteurs, nommé Tommaso Porta. Cet artiste travaillait le marbre avec une rare habileté, et réussissait à contrefaire les bustes antiques au point que les acheteurs s’y trompaient facilement. Il sculptait les mascarons avec une perfection que personne n’a jamais égalée : j’en ai un de sa main qui orne la cheminée de ma maison d’Arezzo, et que tout le monde croit antique. Tommaso exécuta en marbre, et de dimension naturelle, les têtes des douze empereurs. Le pape Jules III les lui prit, et lui donna en récompense un office qui rapportait cent écus par an. Mais Fra Guglielmo et d’autres envieux intriguèrent de telle sorte, que Sa Sainteté, après avoir longtemps gardé ces têtes dans sa chambre, les renvoya à Tommasso qui, du reste, ne tarda pas à en trouver un meilleur prix. Il les vendit à des marchands qui les expédièrent en Espagne. Parmi tous les artistes qui se sont appliqués à contrefaire l’antique, aucun n’a surpassé Tommaso. Il m’a donc semblé juste de le mentionner ici d’autant plus qu’il a quitté ce monde en laissant une réputation grande et méritée.

Un autre Milanais, nommé Lionardo, a exécuté de nombreux travaux à Rome. Dernièrement il a terminé, pour la chapelle du cardinal Giovanni Riccio de Montepulciano, un saint Pierre et un saint Paul en marbre qui sont fort admirés.

Jacopo et Tommaso Casignuola, également sculpteurs, ont fait dans la chapelle des Caraffi, à la Mi-