côté Sa Majesté, et de l’autre côté les Géants foudroyés par Jupiter. Charles-Quint récompensa Lione en lui donnant une pension de cent cinquante ducats sur la Monnaie de Milan, une maison dans la rue des Moroni, le titre de chevalier, et divers privilèges de noblesse pour ses descendants. Tout le temps que Lione passa à Bruxelles avec Sa Majesté, il habita le propre palais de l’empereur, qui parfois s’amusait à le regarder travailler.
Lione fit encore, d’après l’empereur, une statue en marbre et un buste destiné à être placé entre deux bas-reliefs de bronze. Il sculpta aussi la statue de l’impératrice et celle du roi Philippe. On lui doit également les portraits en bronze de la reine Marie, de Ferdinand, roi des Romains, de Maximilien, maintenant empereur, de la reine Eléonore, et beaucoup d’autres. Ces portraits, que la reine Marie avait commandés à Lione, allèrent d’abord orner la galerie du palais de Brindisi ; mais ils n’y restèrent pas longtemps, parce que Henri, roi de France, mit le feu par représailles à ce palais, en y laissant cette inscription : Vela fole Maria (1). Aujourd’hui ces portraits sont partie dans le palais du roi catholique, à Madrid, partie à Alicante. Sa Majesté voulait les faire transporter de ce port de mer à Grenade, où se trouvent les sépultures de tous les rois d’Espagne.
Lione revint d’Espagne avec deux mille écus comptants, et une foule de présents qu’il avait reçus pendant son séjour à la cour.
Pour le duc d’Albe, il fit le portrait de ce sei-