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d’enfants, modelés en stuc. Ces figures, si précieuses qu’on ne pourrait trouver leurs pareilles à Venise, sont aujourd’hui entre les mains de Francesco, fils de notre artiste. Francesco possède, en outre, soixante plans de temples et d’églises de l’invention de son père, qui égalent tout ce que l’on a vu de mieux en ce genre depuis les anciens. J’ai appris que Francesco avait l’intention de’publier ces plans, et que meme il en avait fait graver quelques-uns, en y joignant les dessins des plus célèbres monuments élevés par Sansoviiio en différents endroits de l’Italie.

Malgré les innombrables entreprises dont Jacopo fut chargé à Venise par l’état et par les particuliers, il sut contenter tous les étrangers, et, entre autres, le duc de Ferrare, le duc de Mantoue, et le duc d’Urbin, qui lui demandèrent soit des modèles et des dessins d’édifices, soit des statues, soit des conseils. De plus, il consentit toujours à prêter ses services aux procurateurs, qui l’employèrent continuellement à Venise etailleurs, sans aucune rémunération, non-seulement pour leur propre compte, mais encore pour celui de leurs parents et de leurs amis. Il fut aimé et estimé au-delà de toute expression par le prince Gritti, par Messer Vettorio Grimani, frère du cardinal, par le cavalier Giovanni da Legge, tous trois procurateurs, et par Messer Marcantonio Giustiniano, qui l’avait connu à Rome. Ces hommes illustres et éclairés, doués d’un esprit vraiment royal, et apte à comprendre la noblesse et l’excellence de l’art, ne tardèrent pas à apprécier la valeur de