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de triomphe. Sur un immense soubassement il éleva plusieurs rangs de colonnes, deux par deux. Les intervalles étaient occupés par des niches qui renfermaient les statues des apôtres. Au-dessus des niches étaient des sujets de l’Ancien Testament peints en bronze, dont quelques-uns se voient encore aujourd’hui dans la maison Lanfredini. Les colonnes supportaient un entablement soumis à des ressauts multipliés, et surmonté d’un superbe fronton. Dans les tympans et sous les arcades, Andrea del Sarto peignit de beaux sujets en clair-obscur. L’aspect de cette façade était si majestueux, que Léon X s’écria en la voyant : « Quel dommage que « ce ne soit pas la véritable façade ! » Sansovino fit encore, en l’honneur de l’entrée du pape à Florence, un cheval sautant par-dessus une figure couchée, de neuf brasses de dimension (8). Ce groupe, placé sur un piédestal de maçonnerie, fut très-admiré par le souverain pontife : aussi Sansovino en reçut-il l’accueil le plus gracieux lorsque Jacopo Salviati le mena baiser les pieds de Sa Sainteté.

Léon X, après son entrevue à Bologne avec le roi François Ier, étant revenu à Florence, Sansovino éleva, du côté de la porte San-Gallo, un nouvel arc de triomphe qu’il orna de statues et de peintures, et où il déploya son habileté accoutumée.

Le pape ayant ensuite résolu d’enrichir d’une façade en marbre l’église de San-Lorenzo, notre artiste, pendant que l’on attendait de Rome Raphaël et Michel-Ange, fit un dessin qui fut universellement approuvé, et d’après lequel Baccio d’Agnolo