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dire à ceux qui t’ont envoyé que, moi, je défends que l’on touche ici à la moindre chose. Tu diras encore à ces magistrats dont tu as la confiance, homme abject et misérable, tu leur diras encore que, s’ils veulent faire des présents au roi François, ils n’ont qu’à dépouiller leurs propres maisons, et à lui envoyer les lits de leurs chambres. Et si tu as l’audace de revenir ici, je t’apprendrai à tes dépéris quel respect les gens de ton espèce doivent porter à une maison de gentilhomme. » Madonna Margherita, femme de Fier Francesco Borgherini, et digne fille du noble Ruberto Acciaiuoli, sut par ces paroles courageuses conserver à sa maison sa précieuse parure.

Vers la même époque, Giovanmaria Benintendi commanda au Pontormo une Adoration des Mages, qu’il destinait à un cabinet de son palais, où il avait déjà rassemblé plusieurs tableaux de grands maîtres.

Stimulé par les éloges que lui avaient valu ses peintures de la chambre de Borgherini, notre artiste exécuta avec toute l’application imaginable ce nouvel ouvrage, qui est d’une rare beauté.

Il peignit ensuite pour Messer Goro de Pistoia, secrétaire des Médicis, un portrait à mi-corps du magnifique Cosme l’Ancien, qui est aujourd’hui chez Messer Alexandre, digne fils de Messer Octavien de Médicis et de Madonna Francesca, fille de Jacopo Salviati et tante du seigneur duc de Cosme.

Ce portrait, ayant mis le Pontormo en faveur auprès de Messer Octavien, fut cause qu’on le chargea