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À la même époque, Jacopo orna de divers sujets à l’huile le char de la Monnaie, que l’on promène chaque année à Florence, le jour de la Saint-Jean. Ce char avait été construit par Marco del Tasso.

Sur la colline de Fiesole, au-dessus de la porte de l’oratoire della Cecilia, le Pontormo exécuta à fresque une sainte Cécile si belle, qu’on peut la compter parmi ses meilleurs morceaux.

Le servite Jacopo, ayant vu ces peintures, persista plus que jamais dans son dessein de faire achever par Pontormo la décoration du cloître. Il pensait que le désir de l’emporter sur les maîtres qui déjà y avaient travaillé le pousserait à n’épargner aucun effort. Jacopo, stimulé non moins par l’amour de la gloire que par le besoin de gagner quelque argent, se mit donc à l’œuvre, et fit une Visitation de la Vierge, où il déploya à la fois plus d’élégance et plus de force que dans ses productions antérieures. Les femmes, les enfants, les jeunes gens et les vieillards qui remplissent cette fresque, sont d’un coloris merveilleusement suave et harmonieux.

Cet ouvrage plaça Jacopo au niveau d’Andrea del Sarto et du Franciabigio. Il le termina l’an 1516, et il n’en relira pour tout payement que seize écus.

Si ma mémoire ne me trompe pas, Francesco Pucci lui commanda ensuite un tableau destiné à la chapelle de l’église de San-Michele-Bisdomini, dans la via de’ Servi. Jacopo peignit alors avec une vigueur de coloris presque incroyable la Vierge