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Athénien, et qui fut reconnu pour étranger par une femme du peuple, précisément parce qu’il parlait le dialecte d’Athènes avec trop de pureté. Taddeo avait un coloris très agréable, et une facilité dont il abusa quelquefois pour obéir à son amour du gain, qui, pendant un certain temps, l’entraîna à rechercher toute espèce de travail, ce qui, du reste, ne l’empêcha pas de produire une foule d’ouvrages admirables. Il eut toujours un grand nombre d’auxiliaires ; mais il ne peut en être autrement lorsque l’on est chargé de vastes entreprises.

Taddeo était d’un tempérament sanguin, colère, et surtout lascif. Néanmoins, malgré sa passion pour les femmes, il sut constamment se conduire d’une manière honnête et discrète. Il était fidèle à ses amis, et ne manqua jamais de les servir de tout son pouvoir.

Il laissa inachevées les peintures de la Trinità, de la grande salle du palais Farnèse, et du château de Caprarola ; mais elles seront conduites à bonne fin par Federigo, qui sera le digne héritier de son talent, aussi bien que de sa fortune.

Taddeo fut inhumé par Federigo dans la Ritonda de Rome, près du tabernacle où repose Raphaël d’Urbin, qui, comme lui, vécut trente-sept ans. En effet, Raphaël mourut le jour du vendredi saint, qui avait été aussi celui de sa naissance ; et Taddeo, né le septembre 1529, quitta ce monde le deuxième jour du même mois, l’an 1566. Federigo, reconnaissant des bons soins qu’il en a reçus, a l’intention de lui élever un tombeau dans la Ritonda, si on lui