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blesse et l’autre à la Gloire (23). Il retourna ensuite à Rome pour terminer la chapelle des prêtres réformés del Gesù. Il y représenta Dieu le Père au milieu d’un chœur d’anges, et le Saint-Esprit descendant sur la Vierge, à qui l’ange Gabriel annonce sa mission divine, et autour de laquelle sont six prophètes plus grands que nature.

Taddeo, de son côté, fit, dans l’église de la Trinità, une Assomption où il sembla irrésistiblement poussé à déployer tous ses efforts, comme s’il eut deviné que ce devait être son dernier ouvrage. En effet, il fut attaqué d’une maladie en apparence fort légère, occasionnée par les chaleurs de l’été, et qui malheureusement s’aggrava au point qu’il en mourut dans le mois de septembre de l’année 1566, après avoir vu la plupart de ses amis, et reçu, en bon chrétien, les sacrements de l’Église. Son frère Federigo était alors également malade, mais il lui survécut. La mort, en frappant ainsi coup sur coup le Buonarroti, le Salviati, Daniel de Volterre et Taddeo, causa une perte irréparable aux arts, et particulièrement à la peinture.

Taddeo avait une exécution pleine de hardiesse, et à la fois un style doux et harmonieux. Ses compositions sont abondantes. Les têtes et les mains de ses personnages sont d’une rare beauté. Nous en dirons autant de ses nus, où il eut soin d’éviter ces duretés, ces exagérations, dans lesquelles tombent souvent les peintres qui veulent paraître profondément versés dans la science de l’anatomie. Il en est d’eux comme de ce Lesbien qui tenait à passer pour