hors de laquelle il représenta entre deux Prophètes les armoiries du cardinal tenues par deux enfants. Lorsque Lorenzo Pucci mourut, les religieux de la Trinità, sans respect pour sa mémoire, vendirent sa chapelle à l’archevêque de Corfou, et souffrirent même que ce dernier substituât ses armoiries à celles du cardinal. Trois des murailles de cette chapelle étant complètement nues, l’archevêque de Corfou confia à Taddeo le soin de les décorer.
Ainsi surchargé de travaux, Taddeo écrivait chaque jour les lettres les plus pressantes à son frère, pour qu’il revînt de Venise. Federigo, qui venait d’achever la chapelle du Patriarche, espérait alors être employé à peindre la principale façade de la salle du Conseil, où Antonio de Venise s’était jadis exercé (16) ; mais la rivalité et les intrigues des artistes vénitiens furent cause que cette entreprise ne fut allouée ni à eux-mêmes ni à Federigo.
Pendant ce temps, Taddeo, ayant un vif désir de voir les ouvrages ordonnés par le duc Cosme, et la grande salle commencée par son ami Vasari, se rendit un jour à Florence, avec le jeune Tiberio Calcagni (17). La ville et les monuments de peinture et de sculpture qu’elle renferme lui plurent tellement, qu’il y aurait volontiers demeuré plusieurs mois, s’il eût été moins accablé de besogne. Il vit avec un extrême plaisir les quarante-quatre grands tableaux que Vasari exécuta dans la salle du palais en moins d’un an, avec l’aide seulement de Giovanni Strada (18), de Jacopo Zucchi (19) et de Battista Naldini (20). Enflammé d’une noble ému-