à décorer le palais, furent mal récompensés de leurs peines ; car, lorsqu’il fut question de fixer ce qui leur était dû, ils eurent affaire à quelques-uns de ces artistes envieux et méchants que l’on rencontre malheureusement partout, et qui sont aveugles pour les qualités de leurs rivaux et pour leurs propres défauts. Ces gens, par leurs détestables menées, ont souvent arrêté l’essor des plus beaux génies.
Après avoir achevé les ouvrages dont nous venons de parler, Federigo peignit dans la salle du tribunal de la Ruota, à côté des armoiries du pape Pie IV, les figures colossales de la Justice et de l’Équité. Pendant ce temps, Taddeo travaillait, tantôt à Caprarola, tantôt dans la chapelle de San-Marcello.
Sur ces entrefaites. Sa Sainteté, ayant résolu de mener à fin la salle des Rois qui avait excité tant de contestations entre Daniel de Volterre et le Salviati, choisit l’évêque de Forli pour présider à cette entreprise. Le 3 septembre 1561, l’évêque de Forli écrivit à Vasari une lettre où il le priait de se rendre à Rome avec la permission du duc, et de se charger de cet ouvrage ; ce qui, ajoutait-il, lui vaudrait non moins de profit que d’honneur, et serait très-agréable à Sa Sainteté. Vasari répondit que, se trouvant infiniment mieux traité par le duc qu’il ne l’avait été à Rome par les papes, il ne quitterait point le service de Son Excellence qui lui avait confié le soin de décorer une salle beaucoup plus grande que celle des Rois, et que, du reste, il ne manquait pas à Rome d’hommes capables de le sup-