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gradin. Jacopo aida encore Andrea dans une foule d’autres ouvrages.

Le cardinal Jean de Médicis ayant été créé pape sous le nom de Léon X, ses partisans à Florence s’empressèrent de faire exécuter ses armes en pierre, en marbre, sur toile et à fresque. Les Servites, pour témoigner leur dévouement au nouveau pontife, firent sculpter ses armoiries au milieu de l’arc du premier portique de la Nunziata, sur la place ; ils chargèrent ensuite Andrea di Cosimo de les dorer, de les orner de grotesques, et en outre de peindre les devises de la famille Médicis, entre la Foi et la Charité. Andrea, se reconnaissant incapable de mener tant de choses de front, confia ces deux dernières figures à Jacopo, qui alors n’était âgé que de dix-neuf ans. Jacopo n’accepta pas sans difficulté ce travail qui lui semblait périlleux pour une première épreuve, d’autant plus que les procédés de la fresque lui étaient moins familiers que ceux de la peinture à l’huile. Cependant il s’arma de courage et se renferma dans son logement de Sant’-Antonio, près de la porte a Faenza, pour préparer ses cartons. Lorsqu’il les eut achevés, il les montra à son maître Andrea del Sarto qui les loua beaucoup, mais qui, à dater de ce moment, par envie, ou pour tout autre motif, cessa de lui faire bon visage ; à maintes reprises, Jacopo se rendit à l’atelier d’Andrea, et chaque fois il ne put entrer ou fut accueilli par les railleries des élèves, de façon qu’il n’y retourna plus et qu’il commença à étudier avec une grande assiduité et à vivre avec une stricte économie, attendu qu’il