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Il tomba malade, et Francesco, son parent, ne lui ayant pas accordé le moindre secours, il retourna chez son père, dans l’espoir de mourir moins misérablement qu’il n’avait vécu. Cela suffit pour montrer quels déboires Taddeo eut à essuyer ; mais, pour ne pas allonger inutilement notre récit, nous ne nous appesantirons pas davantage sur ces faits peu importants en eux-mêmes.

Dès que Taddeo fut guéri, il retourna à Rome, et reprit ses études accoutumées avec plus d’ardeur que jamais. Il fit de tels progrès, sous la direction d’un certain Jacopone (1), qu’il obtint quelque réputation. Son parent Francesco, qui s’était si indignement conduit avec lui, rechercha alors son amitié qu’il jugeait devoir lui être profitable.

Taddeo, dont le caractère était plein de bonté, consentit à s’associer avec Francesco et à oublier toutes les injures qu’il en avait reçues. Ils exécutèrent ensemble dans des appartements et dans des loges une foule de fresques, dont les dessins étaient fournis par Taddeo.

Sur ces entrefaites, Daniello de Parme (2), qui avait travaillé plusieurs années avec le Corrége, et ensuite avec le Mazzuoli, emmena Taddeo à Vitto, près de Sora, où il avait été chargé d’orner de fresques une église. Daniello n’était pas assurément le meilleur peintre du monde ; mais, en voyant opérer le Corrége et le Mazzuoli, il avait acquis une telle expérience, que ses conseils furent aussi utiles a Taddeo que les exemples d’un autre auraient pu l’être. Taddeo peignit dans cette église les quatre